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Le supermarché des cultes

 

C’est un immeuble implanté au cœur de la ville de Saint Denis. Derrière les rideaux de ses parois vitrées, et malgré son allure anodine, il renferme un étonnant melting-pot de cultes religieux aux allures clandestines. Chaque dimanche, des centaines de fidèles exaltés se tassent dans une trentaine de salles qui leur sont louées à la demi-journée. Un cumul de loyer qui se révèle très rentable pour le propriétaire des lieux.

 

Ils sont kimbanguistes, n’Gunza, adeptes de l’ « Eglise de la montagne de feu et des miracles », ou encore de la communauté « Charisma ». Se déclarant issus de mouvements évangélistes, beaucoup sont d’origine africaine, mais on y trouve également une petite communauté de sri lankais. 

 

D’un culte à l’autre, on se croise sans véritablement se côtoyer. Parfois même, on dénigre  à demi-mot le voisin, forcément dans l’erreur : « eux ce sont des sectes »

En parcourant les couloirs des trois niveaux du bâtiment, on peut entendre raisonner des battements de tam-tam, les cuivres d’une fanfare joyeuse, ou une sono tonitruante. Derrière les portes se déroulent durant plusieurs heures des cérémonies aux rites parfois étonnants. Menées par des prêcheurs au verbe haut, dont certains garantissent pouvoir guérir des maladies les plus fatales, (sida, cancer) elles regroupent des fidèles de tous sexes et de tous âges.  Enthousiastes, parfois même en transe, ces derniers participent à la bonne santé financière de leurs cultes en se délestant parfois de plusieurs centaines d’euros au cours de quêtes fructueuses. 

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